Naïf



Un brin de narcissisme
et parce que derrière une toile il y a un peintre.



Un jour ma meilleure amie, appréciant une de mes toiles me disait: "C'est naïf ET j'adore!". Le "et" me plût beaucoup et je trouvais une réponse à la question qui revenait le plus souvent :"C'est quoi comme peinture?". Je décidais de répondre: "C'est naïf, c'est une peinture naïve". Les deux versants du terme ne me posant aucun problème.

L'art naïf doit être la seule catégorie qui n'en est pas vraiment une. Il n'y a pas de forme d'académisme, pas d'école de l'art naïf, ni de notion d'évolution du courant. On ne peut rien apposer à cette forme d'art, pas de message particulier, de technique, pas de thème de prédilection sinon peut-être "l'exotisme" de le sens large du terme. Il n'y a en fait que le plaisir qui soit et c'est, selon moi, ce plaisir qui fait le peintre plutôt que le courant dans lequel on voudrait l'insérer.

Être autodidacte, c'est être prêt à essayer des choses ou techniques sans avoir peur de ruiner des heures de travail. Être autodidacte c'est ne pas avoir peur d'être comparé à un peintre du dimanche. Faire de la peinture c'est ne pas avoir peur de la solitude. Être peintre autodidacte et par définition être peintre naïf , c'est pouvoir fuir le monde un instant juste parce que c'est bon.

Comme tout expatrié il m'arrive de manquer de Polynésie. La mythologie Polynésienne est une orientation "refuge", qui me permet de penser et d'idéaliser mon pays sans accorder trop d'importance à l'image qu'on lui prête. Je veux exprimer la Polynésie par ses couleurs, plus que par ses formes. Je veux accéder à la Polynésie par le chemin le moins fréquenté parce qu'il y a tout à redécouvrir. J'aime les paradoxes et c'est le paradoxe qui m'anime. J'aime mon pays et c'est loin de lui que je l'aime le plus. L'aborder de manière ambiguë ou obscure nous évite le flash du cliché. Se contredire est peut-être une maladresse mais celle-ci est aussi la preuve d'une pensée dynamique, torturée mais libre et créative.

Gauguin disait: "Qui sommes-nous? D'où venons-nous? Et où allons-nous?

Je suis Vaianu Hunter, franco-tahitien, je ne sais pas encore où je vais mais j'y vais!





PS: J'ai écrit ce texte il y a un moment déjà. Aujourd'hui, je traite moins de la mythologie Polynésienne mais m'y réfugie encore de temps en temps. Je me retrouve encore dans ces paragraphes qui définissent l'élan dans lequel je me place...

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